Les dernières « appréciations » lâchées par le ministre de la Santé sont-elles annonciatrices d’une nouvelle phase dans la lutte contre le Covid-19 ? Le fait que le ministre avoue que la démarche tunisienne dans cette lutte imposée par le virus « fera école » n’est pas quand même dénué de sens. En effet, l’homme sait ce qu’il dit et n’est pas du genre à s’emballer facilement. Il n’en demeure pas moins que tout tient dans le comportement des Tunisiens et de leur façon de « tenir le coup » aussi bien au niveau du respect des consignes à observer qu’à celui de l’évolution de cette pandémie.
Nul doute que cette catastrophe qui a frappé le monde, et qui est en voie de bouleverser bien des équilibres sur le plan international, a également modifié toutes les données sur le plan national. Les programmes, prévisions et stratégies que le nouveau gouvernement s’apprêtait à faire appliquer tombent à l’eau. Tout est à refaire.
Avec cette phase de confinement forcé, imposé par la lutte engagée contre la propagation du virus, il s’agira de mettre en place, le plus vite possible, les stratégies pour enclencher sans tarder le programme de reprise. En effet, une fois la progression du virus stoppée, on n’aura plus qu’un seul objectif : raisonner économie, reprendre en main les finances du pays, remettre de l’ordre dans tous les secteurs qui ont été contraints de se réorganiser pour éviter l’arrêt total des divers mécanismes étatiques ou relevant des secteurs privés.
En ordre de marche
Il ne sera pas facile de tout remettre en ordre de marche du jour au lendemain. Un pays ankylosé par des semaines de confinement n’est pas facile à relancer. Quoi qu’on en dise, la reprise sera lente et tout tiendra au rythme que l’on imposera et à l’écho que l’on observera chez toutes les parties prenantes de cette nouvelle mobilisation pour la reprise, dans le but de redresser progressivement tout ce qui a été figé par le passage de ce virus.
Les dernières déclarations du ministre de la Santé sont certes rassurantes, mais portent le message annonciateur de l’après-virus.
Ceux qui ont dirigé, jusque-là, avec beaucoup de réussite et de volonté cette première phase seront ceux-là mêmes qui auront la redoutable tâche de réamorcer la reprise. Une reprise qui se fera pas à pas, en prenant en considération les séquelles et les traces de cette terrible épreuve.
Plus jamais comme avant
C’est que justement rien ne sera plus jamais comme avant.
Et nous pensons en premier lieu à ceux qui n’arrêtaient pas de hurler, se chamailler, se donner en spectacle, réclamer, menacer, critiquer à tort et à travers tout ce qui se fait, négligeant un aspect principal qui s’est imposé à la faveur du passage de cette triste période : l’économie tunisienne, ce n’est un secret pour personne, est fragile étant donné que le pays ne possède pas de ressources naturelles pouvant lui permettre de consentir largesses et générosité. Même les pays pétroliers qui en possèdent connaissent des dettes records et des difficultés qu’il sera toujours temps d’évoquer pour expliquer les raisons de cette faillite économique.
Notre pays a pu faire face à cette phase, grâce à quelques aides de pays amis, mais surtout à la mobilisation et à la générosité de ses propres enfants. Bien entendu, on ne manquera pas de tirer les conséquences et les conclusions de cette nouvelle géographie des richesses nationales. En dépit de la délicatesse de la situation, et alors que l’on voyait des files interminables, en pleine période de confinement, des gens attendant leur kilo de semoule ou leur litre d’huile, d’autres sangsues stockaient des milliers de tonnes de denrées essentielles (compensées SVP !) pour les revendre au noir et gagner de l’argent aux dépens de ceux qui n’en avaient plus.
Se montrer ferme et dissuasif
Le passage à une plus grande égalité des chances passe par les dispositions que l’on prendra pour mettre un terme à ce genre de trafics et d’agissements que l’on a bien qualifiés de « crimes de guerre ». C’est l’occasion ou jamais de se montrer ferme et dissuasif.
La « paix sociale » que l’on réclame passe par la mise sous l’éteignoir de ces criminels. Il est évident qu’aucun programme de relance économique ne pourra être décisif sans le contrôle absolu de ces scélérats. Les unités de contrôle économique et la garde nationale ont fait un énorme travail pour brouiller le jeu et les calculs de ces tristes sires, mais il faut continuer et éliminer ces personnes qui se sentent intouchables et qui se sont avérées plus néfastes que le Covid-19.
Passons à l’aspect positif et à la formidable découverte qu’ont été nos jeunes. A la faveur ce cette douloureuse période, ils ont su faire preuve d’imagination pour créer, s’adapter, et se rendre utiles. Ce sont à notre sens des entrepreneurs en herbe qu’il faut aider, encourager et solliciter pour leur permettre de s’émanciper et devenir innovateurs et employeurs. Une bonne partie des ces diplômés au chômage devraient penser à prendre leur courage à deux mains pour se lancer dans des créneaux qui leur permettront de vivre dignement. Ils ont été nombreux à se mettre en évidence, mais il faudrait les repérer et les inviter à s’intégrer dans les rouages économiques.
La prochaine « feuille de route » du gouvernement devrait comporter les priorités, le rythme et les moyens de tirer profit de toute cette période dans laquelle le pays a vécu, car en fin de compte, il n’y a pas que du négatif.
Liberte
6 avril 2020 à 09:53
Certains d’entres nous ne contacteront jamais le coronavirus virus, parce que qu’ils sont protégés naturellement, alors on prélève leur sang pour extraire le plasma pour l’injecter à des personnes contaminées, ou les traiter avec des médicaments à base de chlooquine.